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« L’hôtellerie est aujourd’hui la classe d’actifs la plus résiliente » Jean-Pierre Visan, T2i

Ce mardi 13 mai 2025 a eu lieu le business networking de FIABCI - France au Fouquet's Paris. Une fois de plus FIABCI - France a fait salle comble en réunissant un grand nombre de professionnels et de personnalités de l'immobilier. 

STÉPHANE IMOWICZ Président, et le Conseil d’Administration de FIABCI - France étaient présents pour cette soirée organisée et animée par Jean-Pierre Visan, secrétaire-général de Fiabci-France et dirigeant de la société T2i. Depuis plus de 30 ans, T2i est une société spécialisée dans la cession d’hôtels, Jean-Pierre Visan partage son expertise sur un secteur qui, malgré les crises, ne cesse d’attirer les investisseurs. Rencontre.


Bonjour Jean-Pierre Visan. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis secrétaire général de la FIABCI depuis plusieurs années. Par ailleurs, je dirige la société T2i, qui est spécialisée dans la cession d’hôtels en France et à l’étranger.


T2i est donc un acteur bien implanté dans le secteur hôtelier ?

Absolument. Nous opérons dans l’hôtellerie depuis plus de 30 ans. C’est un secteur que nous connaissons en profondeur. Personnellement, j’ai toujours eu une préférence pour les hôtels haut de gamme plutôt que pour les établissements dits « économiques ».


Pourquoi avoir choisi de traiter du secteur hôtelier lors d’un événement de la FIABCI ?

C’est très simple. Aujourd’hui, l’hôtellerie est une des seules classes d’actifs qui résistent à la crise. Contrairement aux bureaux, qui souffrent du télétravail, de la fragilité des baux ou des retards de paiement, les hôtels restent rentables. Les bâtiments sont occupés, il n’y a pas de vacance locative, et leur valorisation — à la fois pour les murs et le fonds de commerce — est bien meilleure que celle des bureaux.


Comment avez-vous choisi les intervenants pour cette conférence ?

Il nous fallait une expertise solide. Nous avons donc invité « In Extenso » , un cabinet comptable de référence, au sein du Groupe Deloitte, qui gère la comptabilité de nombreux hôtels en France. Ils disposent de données statistiques complètes, à l’échelle nationale, et pas seulement sur leurs clients. Ils sont capables de fournir une analyse fine du marché parisien, de la Côte d’Azur et des régions. Nous avons le plaisir de partager l’expertise de Philippe Gauguier, associé In Extenso.

Nous avons aussi convié Pierre Ferchaud, une légende de l’hôtellerie de luxe, plusieurs fois élu meilleur hôtelier du monde. Il incarne une vision centrée sur la qualité de service et la satisfaction client. Son expérience montre combien les palaces français jouent un rôle déterminant dans l’image du pays.


En quoi les palaces sont-ils si symboliques ?

Ils sont des phares, des ambassadeurs du prestige français. Comme les paquebots au XIXe siècle — le Normandie, le France — les grands hôtels comme le Ritz, le Bristol ou le Carlton à Cannes ont façonné la place de la France dans le monde. À l’étranger, certains palaces comme le Savoy à Londres ou l’hôtel Aldo à Berlin sont directement inspirés du Ritz parisien. L’hôtellerie de luxe a véritablement pris naissance en France.


Aujourd’hui, comment définiriez-vous l’hôtellerie en tant que classe d’actifs ?

C’est une classe d’actifs résiliente. Un investisseur qui achète un hôtel — et sait le gérer — ne perdra pas d’argent. Il y a bien sûr une technicité particulière pour les palaces, mais c’est un secteur qui fonctionne, qui attire. De nombreux particuliers ou fonds s’y tournent lorsqu’ils vendent leur activité et cherchent un placement sûr. N’oublions pas que le tourisme est la première industrie de France.


Qu’en est-il de la concurrence d’Airbnb ?

À mon sens, il s’agit davantage d’une complémentarité que d’une concurrence frontale. Comme le disait un de nos intervenants, jamais les taux d’occupation des hôtels ne se sont effondrés à cause d’Airbnb. Il y a des usages différents. Une personne qui reste à Paris huit jours pour un congrès pourra préférer un Airbnb. Mais quelqu’un qui vient pour deux nuits choisira un hôtel. Tant que les règles sont claires, les deux modèles peuvent coexister.


Airbnb est présent depuis longtemps. A-t-on constaté un impact durable sur le secteur hôtelier ?

Sur les hôtels, pas vraiment. Mais sur les commerces de quartier, oui. Un de mes amis restaurateurs situé dans une rue très « Airbnbisée » a vu sa clientèle chuter. Les touristes en location courte durée consomment moins au niveau local. Cela peut affecter la vie de quartier. Mais l’hôtellerie, elle, reste solide. C’est encore une fois un signe de sa résilience.


Reportage photos et propos recueillis par Christophe Régnier

Pour www.lanouvelleeconomie.tv , et FIABCI - France.





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